La version du Misanthrope donnée à la Comédie-Française jusqu’au 23 mars, et déjà représentée au printemps dernier, tranche avec beaucoup de mises en scène antérieures par son parti pris d’authenticité, comme si Clément Hervieu-Léger, s’étant mis à l’école d’Alceste, exigeait de ses personnages « le défaut d’être un peu plus sincère », autrement dit le mérite d’être un peu plus vrai que de coutume.
Ce n’est pas en effet le moindre intérêt d’une mise en scène par ailleurs riche en inventions (entre autres le décor à la Escher ou l’usage du piano) que d’avoir su travailler les caractères dans le sens d’une complexité intérieure qui fait de Célimène ou d’Alceste plus que des personnages de comédie, à savoir de Célimène plus qu’une coquette insolente, d’Alceste plus qu’un atrabilaire ridicule.