En 1943, après une assez longue période de silence qui correspond à la guerre, Blaise Cendrars reprend la plume pour écrire le premier tome de son autobiographie. Un souci de vérité constant et réitéré, un narrateur identifié à l’auteur, un narrateur présent comme personnage principal… cela suffit, le pacte autobiographique est signé et le programme de lecture établi.
Cependant, pour l’auteur, « Ce sont des mémoires sans être des mémoires. » Le lecteur est entraîné dans un monde fragmenté, en proie à une métamorphose, qui rend l’identification difficile, aussi bien dans l’espace traversé de parcours innombrables, que dans le temps, bousculé lui-aussi, par le jaillissement ou la secrète présence de souvenirs inexplorés.